Livre : Lune rouge et autres animaux familiers, Dolorès Marat

Il faut rappeler que Dolorès Marat a depuis longtemps photographié beaucoup d’animaux — sans pour cela risquer le moins du monde l’emploi de photographe animalière —, et que toujours ils sont affectés de solitude. Il existe bien dans son album certaines images d’ensembles, un vol d’oiseaux, une troupe de cavaliers, mais ils sont si lointains, si disséminés dans l’étendue d’un désert ou d’un ciel, qu’à leur tour et collectivement ils sont très seuls. Et il ne s’agit donc jamais de photographies de singes, de girafes, de hiboux, mais de celles d’un sujet singulier, élu dans sa solitude, et même, glissons un peu sur la pente anthropomorphe, dans sa déréliction malheureuse. Son tropisme est non pas celui des animaux dans leur état dit sauvage mais de ceux que le monde a intégrés à ses pauvres machineries de loisir, ceux que l’on peut sentir tristes au fond d’une cage, d’un zoo : des reliques, des reclus, des captifs abandonnés à la curiosité de visiteurs pressés, et auxquels elle accorde une forme de dignité sans occulter mais en suggérant seulement leur condition à nos pensivités. Ces sujets de Jardin des plantes ont été précurseurs annonçant aux hommes vers quoi ils s’avançaient, ayant perdu à la fois leur place native et libre au sein de la Création et leur métier utile à nos mœurs, travaux, postes, présages, émissaires. On en est d’ailleurs maintenant à leur procurer des visionnages numérisés pour se causer d’une cage à l’autre et se figurer à quoi ils ressemblent en décédant d’ennui mais fortement excités dans l’engouement du réseau.

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Reims : une oeuvre fabriquée avec des menottes vendue aux enchères pour les Restos du Coeur – franceinfo:

Une artiste de Reims, Maât, met en vente l’une de ses sculptures au profit des Restos du Coeur. L’œuvre, mise à prix à 10 000 euros, est composée de 50 paires de menottes ayant appartenu à la police et la gendarmerie.

C’est une vente aux enchères qui sort de l’ordinaire. L’artiste champardennaise Maât propose au plus offrant une œuvre entièrement composée de menottes. Le montant de la vente sera reversé aux Restos du Cœur.

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Une nouvelle galerie d’art contemporain à Paris – Art critique

L’ouverture d’une nouvelle galerie d’art est toujours un événement. Et ce sera sûrement le cas de la Pigment Gallery située au 23 rue du Roi de Sicile dans le 4e arrondissement parisien et qui accueillera ses premiers visiteurs à partir du 19 novembre. Il s’agit en fait d’une nouvelle galerie du même nom, la première ayant été créée en 2016 à Barcelone par Ferran Josa. Si cette dernière était entièrement consacrée aux artistes contemporains espagnols, sa version française a décidé d’axer sur les talents internationaux de la scène artistique contemporaine et sera un carrefour entre la peinture et le cinéma. Elle est en effet le fruit d’une forte amitié franco-espagnole entre Ferran Josa certes, mais aussi Manuel Berquet (un directeur marketing et digital de grandes marques internationales) et le duo de réalisateurs et scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière à qui l’on doit notamment la pièce et le film Le Prénom.

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Les entreprises s’offrent des oeuves d’art grâce au leasing – BFM Business

Embellir ses bureaux pour le retour des salariés après des mois de télétravail? Le recours au leasing ou location avec option d’achat (LOA) d’oeuvre d’art a connu un rebond non négligeable depuis le début de la pandémie.
Quoi de mieux qu’un confinement pour repenser les murs de son entreprise? Si le leasing est davantage connu dans le secteur automobile, les galeries et les services en ligne proposent aussi ce moyen de financement depuis plusieurs années. Et il rencontre un certain succès ces derniers mois.

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Livre : L’art, c’est bien fini – Yves Michaud

On doit à Yves Michaud une analyse fondamentale de l’évolution contemporaine de l’Art.

Dans le domaine des arts visuels qu’on appelle Art, nous sommes passés d’oeuvres (traditionnellement tableaux et sculptures) à des installations, des environnements, des dispositifs multimédias qui enveloppent le spectateur dans des expériences multi-sensorielles. Telle est la « vaporisation de l’art », son passage à l’état gazeux.La seconde évolution, que décrit cet ouvrage, « le triomphe de l’esthétique « , c’est le mouvement d’esthétisation générale de nos milieux de vie.Il faut que tout soit « luxe, calme et volupté », plaisant, charmant, lisse, agréable, ou encore excitant, intéressant dans le registre couramment appelé « esthétique ».L’apparition au cours du XVIIIᵉ siècle du concept d’esthétique fut indissociable du changement des expériences que donnaient les arts et de nouvelles formes de la sensibilité.Il en va de même aujourd’hui.

L’expérience esthétique a changé : de frontale elle est devenue atmosphérique et se fait sous le signe du plaisir, du sensible et de l’éprouvé.

Nous sommes en présence d’une révolution sensible qui rend indispensable une révolution dans « la théorie esthétique », mais la révolution de la sensibilité hyper-esthétique est encore plus importante que celle de la théorie. Le monde des atmosphères n’est plus celui de la perception esthétique. Le monde du Grand Art est mort et bien mort.

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